ORGANISATION DE LA FILIÈRE LAIT L'ambitieux projet des JA
Décomplexés, les Jeunes agriculteurs affichent un projet pour la filière dont l'ambition peut surprendre. Il plaide, entre autres, pour un consensus des syndicats de façon à créer des OP (organisations de producteurs) de bassin.
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Depuis juin, les JA se sont engagés dans une « tournée laitière » pour rencontrer les acteurs de la filière : transformateurs, privés et coopératives, ainsi que les trois familles syndicales : FNPL, Confédération paysanne et Coordination rurale. Il en sort un projet pour la filière dont l'ambition peut surprendre. Son objectif : des prix rémunérateurs et une protection contre la volatilité. « Afin que le lait continue à installer des jeunes après 2015. »
Et le premier défi est de construire les OP. Pour les JA, ce doit être des OP de bassin : « Pour ne pas laisser les entreprises décider à notre place qui fera du lait demain », insiste Rachel Guiquerro, responsable du dossier lait. Interrogés sur les clivages syndicaux et les projets concurrents à propos d'OP, les JA insistent sur « le nécessaire consensus qui permettra d'oeuvrer ensemble dans l'intérêt de tous ». « Nous organiserons cet automne une journée nationale laitière où tout le monde sera invité », annonce le secrétaire général Christophe Chambon. Le projet emprunte d'ailleurs à d'autres en demandant la création d'une interprofession laitière européenne qui ressemble à s'y méprendre à l'Office du lait de l'Apli-EMB. Avec les mêmes ambitions de maîtrise de la production et d'anticipation des crises, jusque-là jugées utopistes par leurs aînés.
Une cellule export
Mais les JA assument ce rôle d'aiguillon et proposent, au sein de l'interprofession nationale, la création d'une « cellule export » qui « identifierait les débouchés à l'international… et enverrait des signaux aux OP de bassin qui, de manière concertée, permettront à tous les producteurs qui le souhaitent de répondre à ce débouché par contrat ». Si on voit mal les entreprises se plier à la discipline d'une cellule export, on sent la volonté des JA de contrer la politique du prix B liée aux marchés à l'export et portée essentiellement par les coop. Plus fort encore, les JA imaginent une CVO sur les litrages à destination des produits industriels. Elle servirait à alimenter une caisse de sécurisation pour les producteurs, mais aussi à accompagner les entreprises sur des projets collectifs (tours de séchage.). Enfin une plateforme commerciale commune permettrait aux entreprises qui le souhaitent de mieux organiser la mise en marché et notamment de peser davantage vis-à-vis de la distribution.
DOMINIQUE GRÉMY
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